Les vins du Beaujolais

Le vignoble du Beaujolais est essentiellement connu pour son « Beaujolais Nouveau », ce qui ne dore pas son blason, tant cet évènement commercial produit une grande majorité d’infâmes piquettes dont les medias et les soiffards aiment se gargariser. Malgré cette mauvaise presse, le Beaujolais a un peu plus que cela à offrir, et comme partout certains vignerons ont décidé de travailler qualitativement. C’est ce que nous avons essayé de découvrir.
Le vignoble du Beaujolais obéit à une règle simple : un seul cépage, le gamay , et 99% du vignoble est planté en rouge. Tout comme en bourgogne la spécificité de chaque vin se fait donc sur le terroir et sur les méthodes des vignerons.

Parmi les appellations, on trouve :

  • L’AOC Beaujolais : appellation régionale de base.
  • Les Beaujolais Villages : sont fabriqués dans 39 communes de la moitié Nord. Généralement de meilleure qualité.Pour les Beaujolais et Beaujolais Villages s’ajoute donc la fameuse notion de Beaujolais Primeur (premier tirage en bouteille) ou Beaujolais Nouveau (Tirages suivants), qui est le vin de l’année commercialisé à partir du troisième jeudi de novembre.
  • Les Crus du Beaujolais : proviennent de dix villages du Nord . Ces vins de terroir sont plus typés, même si, comme nous avons pu l’expérimenter, il est quasi impossible de les reconnaitre. En beaujolais, c’est principalement le vigneron qui donne sa typicité à son vin, pas le terroir.Les dix crus du Beaujolais sont : Saint-Amour, Juliénas, Chiroubles, Morgon, Fleurie, Côte de Brouilly, Moulin à vent, Régnié, Brouilly, Chénas. Un moyen mnémotechnique en prenant les initiales de : « Si Je Cache Mon Fromage, Comment Mener Royalement Bonne Chère ? »

Nous avons essayé d’en découvrir un maximum lors de notre dernier week-end Game au Verre. Voici le compte rendu de nos dégustations :

  • Beaujolais – Domaine du Vissoux – Coeur de Vendange – Pierre-Marie Chermette – 2007
    Un Beaujolais frais et fruité. Intéressant mais cher (11.30€) pour ce que c’est.
  • Beaujolais-Village Nouveau – Domaine de Nugues – 2004
    A ce jour, c’est le seul Beaujolais Nouveau que j’ai trouvé qui soit agréable à boire. Bien travaillé il n’a pas ces arômes chimiques ni cette acidité prononcée ni ce gaz carbonique que l’on retrouve chez la plupart de ses colistiers. Il me restait des bouteilles de 2004 et j’ai trouvé intéressant de les ouvrir aujourd’hui pour constater comment pouvait vieillir un vin qui n’y était pas destiné. Après 4 ans, le vin a perdu  son acidité et sa fraicheur. Il a développé quelques arômes tertiaires et reste agréable à boire , meme s’il est totalement hors de son contexte.
  • Fleurie – Chateau du Chatelard – Domaine du granier – 2007
    Robe violacée, arômes de violette, Frais et agréable.
  • Chenas – Château de Belleverne – 2006
    Belle robe rubis, une concentration intéressante, bien travaillé.
  • Julienas – Domaine de la côte de Chevenal – Réserve de Noëlle – 2005
    robe trouge sombre, très belle concentration, de beaux arômes et de la matière.
  • Saint-Amour – Christophe Pacalet – 2006
    Recommandé par Lavinia qui mettent ce producteur en avant depuis quelques années. Pour le coup ca a été une énorme déception. Un nez agressif de bonbon anglais – tel les pires beaujolais nouveaux, une bouche très alcooleuse, peu d’arômes. Personne n’a fini son verre. De surcroit pour 15.60 € c’est inadmissible.
  • Julienas – Domaine des Mouilles
    Nez de bonbon anglais prononcé, bouche relativement acide. Peu d’intérêt.
  • Chiroubles – Cuvée vieilles vignes – Armand Desmures – 2004
    Un nez fermé mais une belle matière, généreux. Un peu surprenant pour l’assemblée car tendance à pinoter +
  • Fleurie – Clos des Garands – 2006
    Un bon équilibre, fruité sans trop d’acidité, pas d’arômes chimiques abusifs.
  • Morgon – Côte du Py – Jean Foillard – 2004
    la star du week-end. Robe sombre, nez et bouche complexes, beaucoup de matière, concentration exceptionnelle. On a du mal à croire qu’il n’y a que du Gamay et qu’on est toujours dans le Beaujolais !

En conclusion, une dégustation sympathique, mais on reste sur sa soif. Même avec une sélection étudiée, nous sommes tombés sur certains vins sans intérêt, voire médiocres. Les crus du Beaujolais sont très difficilement identifiables et c’est vraiment le travail du vigneron, son nom qui fera la différence (ex : Jean Foillard !) qualititave.

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