Pandémie

Encore un jeu coopératif ! Oui mais là on change de gamme. Avec Pandémie c’est un jeu  grand public que nous propose Filosofia, et le succès est au rendez-vous comme nous le confirment les ventes en boutique : « Grosse vente de la rentrée » selon nos amis de l’Oeuf Cube.

Grand public sous-entend quelques différences par rapport aux jeux coopératifs que l’on a connus auparavant (Seigneur des Anneaux, Horreur à Arkham ou Les Chevaliers de la Table Ronde)

- Un thème abordable : ici pas de magie ni de monstres, juste de méchants virus qui envahissent la terre. A noter que ce thème, de par son réalisme dans notre actualité, pourrait mettre mal à l’aise certains joueurs potentiels.
- le matériel est relativement épuré : un plateau, cartes et jetons relativement simples (j’aimerais bien connaitre la société qui fabrique ces petits cubes de couleurs… s’ils ont le monopole ça doit être bien rentable :) ).
- Le système de jeu est simple et s’explique en 5 minutes à un néophyte.
- Les parties sont courtes (moins d’une heure), et c’est définitivement un jeu qui se joue vite ©.

Mais pour autant simplicité et brièveté ne sont pas synonymes de médiocrité car Pandémie est une belle réussite.

Les joueurs jouent des scientifiques chargés de sauver le monde (rien que ça) de l’inéluctable progression de 4 virus à travers le monde. On commence le jeu avec quelques villes plus ou moins infectées, et chaque tour une nouvelle ville déclare ou augmente son infection. A partir d’un certain niveau d’infection (3), la ville ne se surinfecte pas, mais le virus éclot et se propage aux villes voisines, le tout en cascade bien entendu ! Autant dire que ces réactions en chaine rendent la situation très instable et peut rapidement dépasser les joueurs qui auraient laisser pourrir une situation dans une zone.

Chaque tour le joueur peut se déplacer de ville en ville, éliminer tout ou partie de l’infection locale, construire une base locale qui facilitera les déplacements, ou effectuer des actions spéciales propres à leur rôle (le répartiteur par exemple peut bouger les pions des autres joueurs…).
Ensuite il pioche 2 cartes qui représentent une ville. Il peut se servir de cette carte comme un déplacement automatique vers cette ville, ou bien la conserver pour cumuler 5 cartes de la même couleur et ainsi découvrir le remède au virus – le but du jeu étant de découvrir les 4 remèdes.

A cela s’ajoutent régulièrement des cartes épidémies (entre 4 et 6 par partie selon le degré de difficulté choisi), qui donnent un coup de fouet à la progression des virus : une nouvelle ville déclare un foyer infectieux, on augmente la vitesse de propagation (le nombre de villes qui augmentent leur infection par tour) et toutes les villes deja tirées dans la défausse reviennent sur le dessus de la pile, pretes à se réinfecter à nouveau ! C’est purement cruel, mais cela participe à l’ambiance qui devient rapidement tendue. On n’en attendait pas moins d’un jeu coopératif.

Les 4 remèdes doivent être trouvés avant que la pile de cartes des joueurs ne s’épuise, ou avant que les virus n’aient éclos 8 fois.

Au final, on a un bon équilibre de jeu entre les actions des joueurs et l’implacable progression des virus. Il faut bien admettre que la chance joue un rôle important, tant dans le tirage des cartes, que dans la répartition de rôles en début de partie. A 2 joueurs par exemple certaines combinaisons sont optimales (Scientifique + Chercheur) alors que d’autres sont suicidaires (répartiteur + expert en opérations).

A noter que le jeu est aussi bien à 2, 3 ou 4 joueurs.

Au final, une très belle réussite pour ce jeu qui a su allier coopération, mécanismes simples et un bon équilibre dans la progression de la défaite.

Mes notes :
Difficulté, Stratégie : 2/5

Chance : 3/5
Ambiance, Fun : 3/5
Matériel : 2/5
Ma note globale : 4/5

20.100

Lien Tric Trac : http://www.trictrac.net/index.php3?id=jeux&rub=detail&inf=detail&jeu=10114

Guerre Froide – CIA vs KGB

Quand le plus court chemin vers la victoire est… euh…

Si votre copine n’aime pas trop jouer mais qu’elle veut bien faire un effort pour vous, ne commencer pas par ce jeu.
Sans machisme aucun, c’est plutôt un jeu masculin; non pas pour une quelconque complexité des règles, mais je pense que vous aurez du mal à faire triper une fille avec ce jeu.
Car question complexité, « Guerre Froide : CIA vs KGB » est plutôt simple. Vous jouez soit la CIA, soit le KGB. Votre but est d’accumuler le plus de points de victoire en faisant basculer des pays de votre coté.
Pour ce faire, vous avez une équipe de 6 agents allant de l’analyste au maitre assassin. A chaque tour correspond un pays (ou un événement) tiré au sort qu’il faut convaincre d’embrasser vos valeurs. (vous suivez toujours ?).
Vous devez cumuler de l’influence par le biais d’hommes politiques, des médias, des milieux d’affaires ou des militaires sans dépasser un niveau de stabilité propre à chaque pays et en un nombre de carte maximum. Si vous dépassez le niveau de stabilité, le pays sombre dans la guerre civile massacrant votre agent au passage.
Là où cela se corse, c’est que les cartes que vous posez devant vous (les influences) disposent chacune d’un pouvoir spécial qui vous permet de regarder la prochaine carte dans la pioche, d’échanger une carte avec votre adversaire, lui faire défausser une carte…
Ce qui fait que ce qui pourrait ressembler à une simple partie de bataille se transforme en un ballet frénétique de cartes filant dans tous les sens. De fait, c’est un jeu qui se joue vite.
Le hasard apporté par le tirage de carte est pratiquement annulé par les combinaisons que vous pouvez mettre en place.
Là où cela ce corse (je l’ai déjà dit ?), c’est que le choix de l’agent que vous allez mettre sur l’opération va grandement influencer votre stratégie ainsi que l’identité supposée de l’agent adverse. Si je joue le directeur de l’agence, il risque de mourrir si mon adversaire joue l’assassin. Si je gagne avec l’analyste, je l’ai dans l’os si mon adversaire avait posé son maitre espion (qui gagne quand il perd).

Bref, le jeu des combinaisons associé aux anticipations liées à l’identité supposée de l’agent adverse fait que les joueurs requierent une certaine dose de vice propre à l’esprit retord.

Très bon jeu alliant stratégie et tactique.

Mes notes :
Difficulté, Stratégie : 4/5
Chance : 2/5
Ambiance, Fun : 5/5
Matériel : 4/5
Ma note globale : 5/5

Elefant

Non, il n’y a pas de faute d’orthographe dans le titre…Il s’agit encore une fois d’un jeu allemand, avec une trad française en papier photocopié…

Dans la famille « petit jeu qui se joue vite » (registered), je voudrais Elefant…
Petit jeu de cartes de trois types : les porcelaines (avec des chiffres de 3 à 8, trois couleurs), les elephants, et les sousous…les troisièmes permettant d’acheter les premiers et donc d’éviter les deuxièmes, les deuxièmes cassant les premières…


L’objectif est de marquer le plus de points, façon Yathzee : chacun peut marquer des points une fois en faisant la somme des plus petites porcelaines de chacune des trois couleurs , une fois en faisant la somme des plus grandes porcelaines de chacune des trois couleurs, une fois en faisant la somme d’une couleur, et enfin une fois en faisant la somme de toutes ses porcelaines.
A son tour chacun achète une porcelaine ou fait venir un éléphant dans sa réserve, ledit éléphant détruisant sans remord certaines cartes porcelaines (couleur ou numéro)…d’où un côté tactique assez développé même si carte rime nécessairement avec hasard.

Indiqué pour 3 à 5 joueurs, je le classerais personnellement pour 2 à 4. A deux, c’est assez tactique, à 5 il y a trop de hasard pour pouvoir élaborer un semblant de stratégie.

Mes notes :
Difficulté, Stratégie : 2/5
Chance : 3/5
Ambiance, Fun : 3/5
Matériel : 2/5
Ma note globale : 3/5